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Enidm
26 septembre 2011

Seule Venise - Claudie Gallay

seule venise

 

"Seule Venise"

 CoupdeCoeur

 A quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C'est l'hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l'arrachent à sa solitude. Il y a là un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant. Il y a aussi, dans la ville, un libraire amoureux des mots et de sa cité qui, peu à peu, fera renaître en elle l'attente du désir et de l'autre.

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 Le premier livre que j'ai lu de Claudie Gallay est "Les déferlantes" (sorti en 2008) qui m'a profondément touché. "Seule Venise" est un des ses premiers romans. On y retrouve cette écriture hachée et brève  qui m'a toujours fait penser à celle de Marguerite Duras. Une écriture où chaque mot est important. Ces derniers pèsent sur la page, ils englobent avec eux les silences. Silences qui sont  aussi important que les mots. Surtout pour un personnage en reconstruction.

Venise, d'une beauté troublante et froide, berce le narrateur le long de ses pérégrinations. L'ailleurs comme salut de l'âme. Aucun objet familier, rien ne nous attache à rien. Solitude. "La rue est le cordon ombilical qui relie l'individu à la société" disait Victor Hugo. Venise devient un coeur dont les rues artérielles ramènent peu à peu la vie au narrateur.

Dans Venise, une pension, une librairie. Lieux où le contact se crée par l'oral puis par l'écrit. Pension Balzacienne, dans laquelle les personnages se retrouvent bon gré, mal gré. Librairie, lieu où la création attend qu'on la saisisse au détour d'une page.

Splendide et angoissant devient le moment où l'on se reconnait dans le reflet du miroir. Mais ce n'est qu'à ce prix que l'on peut se retourner sans avoir peur ni être triste. 

 

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